Toujours en fouinant dans des tiroirs et des malles chez ma grand-mère, j'ai trouvé deux vieux livres des éditions du Père Castor : Le Bouquet du Jardinier et Les Fleurs que J'aime de Lida, illustrations d'Angèle Malclès. Derrière une couverture très austère se trouve un véritable trésor de couleurs et de poésie. Comme j'aime beaucoup les giroflées, j'ai craqué pour ce texte:
"Sur la margelle d'un vieux puits, sur le toit d'une chapelle abandonnée, au fin fond d'un jardin de campagne, la giroflée, comme une flamme ardente, veille sur les choses anciennes.
Regardez-la en silence. Et bientôt son parfum réveillera dans votre coeur des souvenirs oubliés : la maison des vacances, une grande armoire remplie de draps blancs, de bonnets en dentelle, des mouchoirs brodés, un berceau de bois dans un grenier, des portraits d'aïeuls, des lettres jaunies. Que de douces choses, que de rêves...
N'est-ce point son étrange parfum qui la brunit, la consume, la brûle ?
Rosée. Adoucis cette flamme ardente."
Très beau aussi ce texte sur le narcisse :
"Blancs comme la neige, les narcisses paraîtraient aussi froids qu'elle si un trait rouge n'enlaçait leur coeur comme un mince filet de sang. Qui donc les a blessés ? Pourtant, leurs longues tiges sont toujours droites, fières de porter couronne aussi rare...
Ils ne peuvent vivre qu'au bord du lac ou du ruisseau. Ils se mirent dans l'eau, et le vent du printemps, qui ride leur miroir, fait trembler leur image.
Quand l'air est calme, l'eau paraît constellée de narcisses immobiles, et les cygnes sauvages qui nagent par là les prennent pour des étoiles tombées du ciel."
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